Le carreau en grès #2

C’est dans la maison.
Carreau de salon bicolore dans la maison mienne,
état d’âme en songe d’avant, ça rappelle de loin, les soliloques en écoute-voir.

 

Assise sur les carreaux bleus beiges de la salle à manger,
ras de terre, ras de tête dans la voilure des fenêtres, c’est parti
les bras d’enfance s’activent sur la fonte du pédalier,
en contrepoids des pieds aux yeux perdrix enveloppés bas nylon.

 

Au-dessus du front, les mains de grand-mère encerclent le chat du tissu,
un beau pied-de-poule, la machine pique et repique le coupon jersey,
les vibrations de tympans enveloppent les yeux encore vides,
à l’affût impatient de l’éveil en sourdine.

 

Petit matin tôt, l’aiguille en symphonie calée régulière,
les mains souquent sans relâche au bruit du métronome,
Soupir timide du dehors, frisson de voilures au passage,
Au sol l’astre en auréoles accoste sur le ciel grès nuage.

 

La machine à soleil jamais ne fait défaut, du temps de la foi
sans doutes, l’enfance enivrée à la magie de son royaume,
conspire du fond des yeux avec les lueurs de l’aube,
au rythme des révolution de la bobine de fil.

 

 

 

 

 

 

 

©anne-lise maurice, m.o.m.i., brouillon 2017, modifié le 14 janvier 2018