Onze, notes de voyage

Parfois je rêve que mon film Onze m’envoie des cartes postales ou des notes sur son voyage de festival en festival dans le monde entier.
Qu’il me raconte les projections, les réactions, les regards dans la salle, les bruits, les silences.
C’est touchant de savoir que ses images voyagent au-delà de soi, qu’elles font écho à d’autres.
La relation à la mort est un questionnement sans frontières.

Onze est un film anniversaire, un film que je réalise pour savoir où j’en suis.
De l’absence de ma mère, de l’envie de filmer, de l’envie tout court.
Je regarde les images que j’ai tournées pendant les onze années qui me séparent de sa mort, des images totems cachées dans mes disques durs.
Et je regarde les dernières images que j’ai filmées d’elle.
Un tête-à-tête sur fauteuil à bascule.
Je me souviens de son corps qui se balance, de son pied qui stoppe le fauteuil quand elle parle.
Je me souviens de sa vitalité retrouvée quand la caméra tourne.
L’importance des images pour elle. Pour moi.
La caméra m’abrite autant qu’elle me donne la force de lui faire face.
Aujourd’hui je regarde son visage, j’entends sa voix, c’est possible.
Onze c’est le temps qu’il me faut et c’est un temps sans fin.
Simplement la vie avec les fantômes.




Onze, le chemin parcouru

En avril 2023, Onze sera projeté pour la première fois en France, à l’occasion du salon Demain dès l’aube…, organisé par la Brigade des images et Laurent Quénehen :
” Ce salon 2023 se déroule dans la galerie 24b, espace idoine pour ce projet car accolé à l’église Saint Roch et sur l’emplacement d’un ancien cimetière. Les artistes et réalisateurs présents affirment leur clairvoyance face à la mort en 2023. Celle-ci fait déjà partie des cultures d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie qui la célèbrent depuis la nuit des temps pour la conjurer.
En occident, on la cache comme une maladie honteuse dans des espaces de fin de vie où nos anciens l’attendent seuls, éloignés de leur famille et de leurs amis.
Demain, dès l’aube… est un salon pour célébrer la mort, la fêter et l’oublier.”

ONZE – Sélections

Brigade des Images (Paris)
Festival International de Bayamón (Puerto Rico)
Pampa Documental Film Festival (Argentina)
Tokyo Film Awards (Japon)
6 K.R. Mohanan Memorial International Documentary Festival (India)
Toronto International Women Film Festival (Canada)
Fescilmar Festival (Vénézuela)
MADRIFF – Madrid Indie Film Festival (Espagne)
Diogènes Film Festival Tbilissi, Georgie)
Milton Keynes International Film Festival (England)

ONZE – Prix

Best Short Documentary Winner, Festival International de Bayamón (Puerto Rico,)
Gold Award Winner, Tokyo Film Awards (Japon,)
Prix du Jury, Fescilmar Festival (Vénézuela)
Mention Spéciale, Diogènes Film Festival (Georgie)

ONZE – Générique

un film d’Anne-Lise Maurice
scénario: Catherine Bocquillon et Anne-Lise Maurice
image, son, montage, voix: Anne-Lise Maurice
musique: Jeanne Bleuse, piano préparé
traduction: Elizabeth Fernandez
production: Lunéclair Films